Deux études menées par des scientifiques londoniens montrent que la psilocybine pourrait être utile aux personnes souffrant de dépression.
Les effets de la psilocybine, substance des champignons hallucinogènes semblent prometteurs.
Image: AFP
Un jour peut-être, les psychiatres prescriront aux patients souffrant de dépression une cueillette de champignons hallucinogènes. D’ici la fin de l’année, des essais cliniques avec ces «champis» pourraient être mis sur pied.
Car selon deux études londoniennes, la psilocybine, substance active des champignons magiques aurait un effet bénéfique chez les personnes atteintes de dépression, comme le révèle The Independant.
Observé par IRM
Menées par l’équipe du professeur David Nutt de l’Imperial College de Londres, les deux recherches visent à montrer l’effet positif de la psilocybine sur certaines régions du cerveau. Pour la première étude, publiée le 23 janvier dans la revue de l’Académie nationale des sciences états-unienne, les chercheurs ont injecté de la psilocybine à trente sujets sains, comme le révèle le blog du Monde.fr Big Browser.
Les participants ont ensuite subi un IRM pour observer la réaction du cerveau face à cette injection. Résultat: l’effet de la psilocybine est avéré et la substance agirait positivement. «Nous devons essayer de comprendre pourquoi cette drogue a un effet si fondamental sur le cerveau», relève David Nutt dans The Independant.
Voir la vie en rose
Pour étoffer les résultats, une deuxième étude a ensuite été menée par ces chercheurs sur une dizaine de personnes. «Nos résultats soutiennent l’idée que la psilocybine facilite l’accès aux souvenirs personnels et aux émotions. Ces effets doivent faire l’objet d’investigations plus poussées, mais cela suggère que combinée à une psychothérapie, la psilocybine peut aider les dépressifs à se focaliser sur les événements positifs de leur vie et inverser leur tendance au pessimisme», note Robin Carhart-Harris sur le blog français.
Les effets de la psilocybine semblent prometteurs. Mais de nombreux obstacles se dressent encore sur le parcours des scientifiques. Ainsi, le professeur Nick Craddock de l’université de Cardiff note dans The Independant qu’il reste beaucoup à faire pour convaincre les psychiatres que la psilocybine est sûre, efficace et acceptable. En effet si dans les années 1950- 1960 de nombreuses études ont été entreprises sur des drogues comme la psilocybine ou le LSD les chercheurs ont ensuite dû suspendre ces recherches. L’Institut national sur l’abus de drogue (The National Institute on Drug abuse) s’étant fermement opposé à l’usage médical de ces substances.
Mais en 2012, la psilocybine sera peut-être réhabilitée. «Mangez-moi ! Mangez-moi ! Mangez-moi ! C’est le chant du psilo qui supplie qui joue avec les âmes et ouvre les volets de la perception».